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Ptolemaeus
21 janvier 2009

L'échelle de Danjon - Astronomie

L'échelle de Danjon

André Danjon (1890-1967) a longuement étudié les éclipses de Lune. Selon lui, une corrélation existe entre la couleur et la luminosité de la Lune au moment de l'éclipse, et le cycle solaire d'une durée d'environ onze ans (observation des tâches solaires en plus ou moins grande quantité). Si l'on en croit cet astronome, dans les deux ans suivant un minimum d'activité solaire, les éclipses de Lune se présentent de manièreLuneeclipse assez sombres et peu colorées ; à l'inverse, plus l'activité solaire est intense, et plus la Lune, lors d'une éclipse, est claire et de couleur rougeâtre.

Pour étudier plus précisément le phénomène, Danjon établit une échelle de cinq degrés, qui depuis porte son nom, et dont voici le détail :

0 : Eclipse très sombre, Lune à peu près invisible surtout au milieu de la totalité.

1 : Eclipse sombre, grise ou brunâtre, détails lunaires difficiles à distinguer.

2 : Eclipse rouge sombre ou roussâtre avec, le plus souvent, une tâche très sombre au centre de l'ombre. Zone extérieure assez claire.

3 : Eclipse rouge brique, ombre souvent bordée d'une zone grise ou jaune assez claire.

4 : Eclipse rouge cuivre ou orange, très claire. Zone extérieure très lumineuse, bleuâtre.

Dans les faits, cette corrélation activité solaire / éclipse de Lune n'était que pure coïncidence, induisant en erreur l'astronome lors de ses observations. Les différences de couleurs et de luminosité de la Lune lors d'une éclipse s'expliquent en réalité par des facteurs multiples : distance Terre / Lune au moment de l'éclipse, conditions atmosphériques, et même, de nos jours, le degré de pollution de l'atmosphère selon le lieu de l'observation. Une importante éruption volcanique, par la projection de poussières dans l'atmosphère s'étendant sur le globe, peut aussi influer sur le degré de l'éclipse. Ainsi, il est probable que l'éruption du Krakatoa en 1883 soit à l'origine du fort assombrissement de la Lune lors des éclipses du 4 octobre 1884, du 30 mars et du 24 septembre 1885.

De nos jours, l'échelle de Danjon est toujours utilisée, notamment chez les astronomes amateurs qui en relèvent le degré avec le plus grand sérieux.

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Commentaires
F
Merci,<br /> <br /> <br /> <br /> ayant accès par mon métier aux moteurs de recherche des journaux scientifiques, je n'ai pas encore trouvé de référence faisant écho à la note de Jean Meeus (je suis Physicien, et j'ai travaillé dans le domaine de l'optique atmosphérique, et aussi de l'optique marine).<br /> <br /> <br /> <br /> Par contre, pour illustrer mon propos précédent, j'ai trouvé de nombreux articles d'optique atmosphérique (transfert radiatif, spectroscopie...) dans lesquels la loi de Danjon est encore couramment utilisée. Par exemple :<br /> <br /> <br /> <br /> Ugolnikov et al., in JourN of Quantitative Spectroscopy & Radiative Transfer vol. 109, p. 378-388 (2008) : Altitude and Latitude distribution of atmospheric aerosol and water vapor from the narrow band lunar eclipse photometry.<br /> <br /> <br /> <br /> Cette publication ne confirme ou n'infirme en rien la loi de Danjon, mais elle est symptomatique du problème que nous évoquions plus haut : en l'absence d'une publication réfutant de manière indéniable la loi de Danjon depuis sa confirmation dans l'article de Link, c'est cette référence (ainsi qu'un livre du meme auteur) qui depuis est citée sans que personne ne se pose plus de question...<br /> <br /> <br /> <br /> Du coup se retrouve face à une situation assez surréaliste dans laquelle les astronomes amateurs et leurs sociétés astronomiques, lesquels ont certainement le plus grand cumul d'heures d'observations d'éclipses au cours du 20ème siècle doutent sérieusement de la reproductibilité des prédictions de la loi de Danjon, sans jamais en avoir pris acte devant la communauté scientifique... et en face quelques scientifiques peu prudents qui utilisent cette meme loi sans s'interroger d'avantage !<br /> <br /> <br /> <br /> Bien cordialement,<br /> <br /> <br /> <br /> François Cauneau
A
Oui, n'hésitez pas à revenir nous dire ici si vous trouvez quoi que ce soit d'intéressant à ce sujet. Merci de votre intérêt !
F
Bonjour,<br /> <br /> <br /> <br /> un grand merci pour votre réponse rapide et documentée !<br /> <br /> <br /> <br /> Malgré tout je reste un peu sur ma faim : la bibliographie sur le sujet semble se résumer à l'article de Link que je vous ai cité, et à la très succinte note de Jean Meeus dont vous me communiquez la référence (c'est d'ailleurs sur cette même note que pointe sa propre bibliographie au bas de la page web que vous m'indiquez).<br /> <br /> <br /> <br /> Même si les deux articles (enfin, l'article et la note) aboutissent à des conclusions contradictoires, il faut reconnaître que, dans un cas comme dans l'autre les appréciations comme les conclusions des auteurs restent très subjectives, même si Link fait preuve de d'avantage de rigueur en se livrant à un minimum de travail statistique, ce que ne fait pas Jean Meeus dans sa note.<br /> <br /> <br /> <br /> Je vais élargir ma recherche bibliographique sur le sujet. Je ne manquerai pas de revenir vers vous si je trouve quelque-chose de plus récent et surtout de déterminant. J'imagine que, si le phénomène décrit par Danjon ne s'est pas confirmé au cours du 20è siècle, les astronomes - professionnels comme amateurs - se sont tout simplement rendus à l'évidence et se sont désintéressés du sujet, mais sans que personne n'en prenne acte de manière scientifique et rigoureuse sous la forme d'une publication réfutant le dernier article "positif", à savoir celui de Link.<br /> <br /> <br /> <br /> C'est intéressant car si une telle lacune existe, la communauté s'expose à ce que la controverse resurgisse ultérieurement... C'est ce que l'on appelle la lacune du résultat négatif, laquelle n'a rien d'original en sciences !<br /> <br /> <br /> <br /> Bien cordialement,<br /> <br /> <br /> <br /> François Cauneau
A
Bonjour,<br /> <br /> <br /> <br /> Vous trouverez plus d'infos à ce sujet dans les travaux de l'astronome Jean Meeus, et notamment dans l'article "Qu'en est-il de la loi de Danjon ?", par Jean Meeus, paru dans "L'astronomie, février 1997, volume 111", pages 64-67. Ci-dessous, un lien vers l'article "L'éclipse de Lune du 9 janvier 2001" du site de la SAF (Société Astronomique de France), évoquant Jean Meeus et comportant une petite bibliographie en fin de page.<br /> <br /> <br /> <br /> http://www2.saf-lastronomie.com/saf/eclune/ecl090101.htm<br /> <br /> <br /> <br /> Cordialement,
F
Bonjour,<br /> <br /> <br /> <br /> vous affirmez que le lien trouvé par Danjon entre activité solaire et couleur des éclipses de Lune n'est que pure coïncidence. Auriez-vous la référence d'un article récent permettant d'étayer votre propos ?<br /> <br /> <br /> <br /> La publi la plus récente sur laquelle je tombe est celle de Link (Institut d'Astrophysique de Paris) dans le journal The Moon (Volume 11, Issue 3-4 , pp 261-272 ). Or les conclusions de Link, qui cherche visiblement à faire la part des choses entre les sources possibles de perturbations (pollution atmosphérique, éruptions volcaniques), sont justement à l'inverse de ce que vous dites.<br /> <br /> <br /> <br /> Bien cordialement<br /> <br /> <br /> <br /> François CAUNEAU
Ptolemaeus
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